Créé en 1939 sous l’impulsion d’un érudit local, le musée gaumais poursuit sa mission. Il souhaite faire voir aux visiteurs ce qui fait l’originalité de la Gaume, son passé, ses artistes, ses traditions. Le musée est installé dans un ancien couvent de franciscains du 17e siècle. Il va connaître bien des aménagements et des agrandissements pour valoriser les multiples facettes de cette partie du Luxembourg belge que l’on appelle la petite Provence.
Au musée gaumais, on y trouve des intérieurs bourgeois minutieusement reconstitués. Ils témoignent de la vie domestique d’autrefois, des oeuvres d’artistes régionaux importants, des objets d’art romain ou mérovingien, des meubles anciens, des ateliers d’artisans et des productions industrielles en fonte.
Enfant de Gaume, l’artiste Nestor Outer apprend son métier de peintre à Louvain puis à Bruxelles, dans l’atelier du maître de l’orientalisme belge, Jean-François Portaels. Son goût du voyage et des nouveautés l’entraîne à Paris, fourmillant à l’époque d’artistes et d’hommes politiques de premier plan (Gauguin, Utrillo, Toulouse Lautrec, Aristide Bruant…). Il aime les lumières intenses et l’exotisme qu’il va chercher en Méditerranée, en Afrique du Nord, au Proche et au Moyen-Orient.
La Grande Guerre le surprend dans sa ville natale, Virton. Premières escarmouches et premiers affrontements entre Français et Allemands, population terrifiée et enfermée dans les caves, incendies, déportations et exécutions… Il s’agit des sujets que Nestor Outer traite, en véritable reporter de guerre, des premiers combats et de la vie très dure des civils sous l’Occupation de 1914 à 1918. Pour ce faire, il se sert à la fois de ses talents de peintre et d’écrivain.
Le conservateur du musée, Didier Culot explique la place de l’artiste au sein de l’exposition : « Nestor Outer témoigne avec sensibilité de tous les faits mais aussi de toute la détresse humaine des civils confrontés aux horreurs de la guerre: il peint les premières reconnaissances des armées, leurs affrontements, la terreur de la population enfermée dans les caves, les incendies, les exécutions, l’angoisse de la déportation. Et autour de cette œuvre, une vaste scénographie met en lumière la vie de la population sous l’occupation. Différentes thématiques sont illustrées avec des objets et des documents originaux comme : la résistance, le rationnement, les Gaumais au front, les enfants dans la guerre, la propagande, la déportation….».
Le musée regorge de trésors. Citons un Cupidon en bronze, rarissime statuaire de l’Antiquité, une statue dite de La Double Madone dont l’incroyable histoire remonte aux 13e et 17e siècles. On y présente également le « Janus ». Il est devenu symbole du musée, un grain de chapelet à deux visages et la célébrissime moissonneuse des Trévires. Des expositions temporaires surprenantes complètent l’exposition permanente.
Le site accueille également un important centre de documentation.