Durant l’été 1914, les troupes allemandes et françaises se battent autour d’une douzaine de localités du sud de la Belgique. Parmi les nombreux affrontements, ceux du 20 au 24 août 1914 sont entrés dans l’histoire comme les combats les plus sanglants. La France perd plus de 130 000 hommes en Belgique, dont plus de 20 000 morts en Ardenne et en Gaume.
À Maissin, les soldats sont originaires de Bretagne, mais aussi de Vendée, de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire. Les soldats allemands venaient de la Hesse, dans le centre ouest de l’Empire.
Côté civils, une dizaine d’habitants sont tués, d’autres sont blessés, beaucoup ont fui et 75 maisons sont incendiées.
Le cimetière porte le nom de Pierre Massé, ancien combattant du 19e régiment d’infanterie de Brest. Poète breton, il fait parler le vieux calvaire :
Un cimetière est, en Belgique, devenu terre d’Armorique
Puisque nos enfants l’ont peuplé.
Je veux là-bas que l’on me dresse ;
Et tous les siècles de tendresse
En mon granit accumulé (…)
Et près de tous ceux qui reposent
Je deviendrai ces douces choses
Qu’on ne peut jamais oublier ;
Les invocations d’une mère,
Et l’ombre apaisante et légère
Qui tourne autour de nos clochers.