Après la prise du Fort de Loncin, la bataille du Fort d’Aubin-Neufchâteau en mai 1940 est le combat d’artillerie le plus dur du front de l’Ouest. Un combat long et difficile qui reste un des plus marquants pour les deux camps. Pendant onze jours, la garnison résiste. La résistance du Fort d’Aubin-Neufchâteau est telle que, lorsqu’enfin il se rend, les allemands saluent les soldats par une haie d’honneur.
Aujourd’hui, il est possible de visiter le fort: ses galeries sinueuses, ses lieux clés, ainsi que son musée. D’ailleurs, le conservateur a récolté de nombreux souvenirs grâce à son travail de recherche. Entre 2012 et 2014, neuf vétérans du fort ont été retrouvés, dont deux présents lors des attaques de 1940. Ainsi, toutes les discussions avec les anciens soldats ont été soigneusement enregistrées et conservées comme témoignages directs de la vie au Fort d’Aubin-Neufchâteau. Il s’agit d’une opération de sauvegarde de la mémoire unique en son genre. Parmi les vétérans retrouvés, il y a Albert Flagothier, âgé de 101 ans en 2014. Adjudant au Bureau de tir en 1938, il devait dresser les plans des « vus et cachés » tout autour du fort. Il en relevait les coordonnées afin de préparer les tables de tir pour les canons qui manquaient de visibilité. Ce travail permettait ensuite aux Officiers de tir de réagir plus rapidement face aux assauts allemands. On sait qu’environ 3 500 tables de tir ont été dressées avant-guerre. Jusqu’à son décès en 2016 à l’âge de 103 ans, il partage tous ses souvenirs relatifs au fort avant et pendant la guerre.
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