Entre octobre 1914 et décembre 1915, de violents combats ont lieu dans cette forêt. Les Tranchées de Bois Brûlé sont un lieu dit comprenant la Croix des Redoutes, les tranchées De Roffignac et des Bavarois en forêt d’Apremont. Ce site ravive aujourd’hui le souvenir de tranchées allemandes bétonnées avec poste de tir, ainsi que d’une tranchée française reconstituée.
En s’y promenant, les visiteurs ont accès à la découverte d’une haute croix de bois honorant la mémoire du 95e régiment d’infanterie, une table d’orientation, des panneaux d’informations ainsi qu’un sentier de découverte.
Les tranchées de Bavarois et de Roffignac sont des tranchées allemandes et françaises de première ligne qui impressionnent par leur proximité. Elles sont à moins de trente mètres l’une de l’autre. Les curieux peuvent s’essayer à marcher sur les pas de ces soldats, regarder au travers des meurtrières et des banquettes de tir. Aussi, une visite de l’hôpital allemand en forêt de Gobessart permet de se rendre compte de la réalité précaire des soins de l’époque.
Début avril 1915, les Français tentent de reconquérir le Saillant de Saint-Mihiel sur la Meuse. Le matin du 8 avril 1915, une violente contre-attaque encercle la compagnie de l’adjudant Péricard, qui exhorte alors à destination de ses soldats: “Debout les morts !”
Les tranchées de Bavarois et de Roffignac ont été le théâtre de combats extrêmement violents, où 1 565 soldats français y laissent la vie, 7 657 sont blessés, et 845 portés disparus. Côté allemand, les pertes s’établissent à hauteur approximative de 10 000 tués et blessés. Sur ce terrible bilan, il aura fallu aux Allemands trois mois de combat pour conquérir 300 m de terrain.
En plus des conditions particulièrement difficiles, comme le froid ou l’humidité dans les tranchées, l’armée française était bien moins préparée que son ennemi. Les tranchées françaises étaient en terre, celles des Allemands en béton avec de nombreux ouvrages.
Les visiteurs peuvent ainsi se balader le long des postes de tir et de guet, des casiers à munition à bois, des entrées de sapes… Le poste de commandement porte d’ailleurs l’inscription: “In Treue Fest 1914-1916.” Aujourd’hui, deux arbres reliés par du fil barbelé renferment encore la cicatrice de ces terribles épisodes.